Réaliser le contourage dosimétrique avant une série de séances de radiothérapie est une des aspirations des MEM exerçant dans cette spécialité. Une étude publiée dans le Journal of Imaging & Radiation Science (JMIRS) se propose de quantifier la précision géométrique et l'impact dosimétrique de la variabilité du contourage des organes à risque dans l'abdomen supérieur en IRM, en comparant les résultats obtenus par les MEM en radiothérapie (RT) et les radiothérapeutes oncologues.
L'adaptation quotidienne des traitements du foie par IRM nécessite actuellement la présence d'un oncologue radiothérapeute à chaque fraction, pour redéfinir la cible et les organes à risque si nécessaire. Ce processus pourrait constituer un facteur limitant dans la mise en œuvre de l'adaptation en temps réel, notamment en cas de ressources limitées en santé. Une solution évidente consisterait à confier la tâche de contourage de ces organes aux MEM. Cette étude publiée dans le JMIRS vise à comparer leurs contours avec ceux réalisés par les radiothérapeutes afin de garantir un même niveau de précision.
Il s’agit donc de quantifier la précision géométrique et l'impact dosimétrique du contourage des organes à risque de l'abdomen supérieur par les techniciens en radiothérapie à partir d'images IRM. Pour ce travail, huit MEM et cinq radiothérapeutes ont délimité six organes à risque sur les images IRM de trois cas de cancer primitif du foie. Le plan de traitement a ensuite été recalculé et les contours obtenus ont servi à générer des histogrammes dose-volume pour les organes à risque. Le coefficient de similitude de Dice (DSC), la distance de concordance et les doses à des volumes critiques des organes à risque ont été utilisés pour quantifier les différences entre les contours des MEM et ceux des radiothérapeutes.
La comparaison des contours a révélé un DSC ≥ 0,7 pour chaque patient et chaque organe. D’autre part, les doses moyennes étaient inférieures à 5 % pour 10 organes à risque sur 24. Les contours des MEM ont induit des différences moyennes de dose supérieures de 5 % dans 7 organes à risque et inférieures de 5 % dans 7 autres. Des doses plus faibles ont été observées pour le duodénum, le gros et le petit intestin. Les différences de dose entre les contours des MEM et des radiothérapeutes n'étaient pas significativement corrélées au DSC. L'impact dosimétrique de la variabilité de délimitation variait considérablement d'un patient à l'autre.
Les chercheurs en ont conclu que la variabilité inter observateur lors de la délimitation des organes à risque dans l'abdomen supérieur est importante, tant chez les MEM que chez les radiothérapeutes. L'impact dosimétrique de ces différences volumétriques dépend de la proximité de l'organe à risque par rapport à la cible et de l'orientation du plan de traitement.
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