L’European Federation of Radiographers Societies (EFRS) et l’International Society of Radiographers & Radiological Technicians (ISRRT) sont conscientes des énormes avancées technologiques qui permettent désormais d’utiliser les technologies d’imagerie à distance, ou « téléopérations ». Elles publient une déclaration commune qui souligne le rôle central des MERM dans la réussite de la mise en œuvre et de l’utilisation des téléopérations.
Ces deux sociétés savantes internationales représentatives du métier de MERM reconnaissent qu'il existe un potentiel de croissance significatif dans ce domaine. Ceci est particulièrement pertinent pour les établissements et les pays où il peut y avoir une distance importante entre l'équipement d'imagerie (imagerie en coupe la plupart du temps) et le MERM, ou lorsque les MERM sur le terrain souhaitent demander conseil à des collègues plus expérimentés mais éloignés. Elles reconnaissent également que la téléopération peut jouer un rôle dans la formation des étudiants et dans le support technique et applicatif fourni par les fabricants de modalités d’imagerie.
En parallèle, elles souhaitent définir un cadre sûr pour une téléopération efficace, en coopération avec les sociétés nationales comme l’AFPPE, mais aussi les prestataires de soins de santé, l'industrie et les associations de patients. L’objectif principal est d’établir une base de données factuelles et un cadre pour une utilisation sûre des téléopérations, et d’éclairer la politique sur leur utilisation. L’EFRS et l’ISRRT annoncent que ces solutions intéressantes doivent être réglementées de manière appropriée et utilisées uniquement lorsqu'un modèle traditionnel d'interaction directe entre le patient et le radiologue n'est pas possible. Elles considèrent également que les MERM doivent et continueront à jouer un rôle clé dans tous les domaines de l'imagerie médicale, de la médecine nucléaire et de la radiothérapie.
Elles préconisent donc que toute procédure soit effectuée par des MERM formés et qualifiés, à distance et sur place, en contact et communication étroits les uns avec les autres. La législation nationale en vigueur doit être respectée et le personnel autorisé ne doit pas être remplacé par des professionnels non qualifiés. Bien que les téléopérations soient considérées comme un modèle de pratique alternatif, elles ne doivent pas compromettre la qualité et la sécurité. Les exigences standard pour les examens d’imagerie doivent être maintenues, y compris la nécessité d’un consentement éclairé et d’une explication adéquate des avantages et des risques de l’exposition aux rayonnements ionisants.
De telles évolutions peuvent contribuer à améliorer les possibilités de recrutement et de fidélisation du personnel, l’enseignement et la formation continue. Si les examens sont effectués à distance, cela offre aux MERM sur le terrain de nouvelles possibilités de renforcer leur rôle et leur expertise en soutenant de telles opérations.
L’EFRS et l’ISRRT considèrent, par ailleurs, que des discussions importantes sont nécessaires de toute urgence pour définir le rôle du MERM dans la prestation de tels services, en impliquant les organismes professionnels concernés, les régulateurs, les prestataires de services, les vendeurs et les représentants des patients. Elles appellent à une plus grande transparence concernant les problèmes de sécurité potentiels, générés par la gestion de la claustrophobie, les erreurs de protocole, les incidents de dépistage notamment, l'expérience des patients et les résultats liés à l'utilisation de ces technologies. De telles approches pourraient prendre la forme de lignes directrices officielles de bonnes pratiques.
Des téléopérations sûres et efficaces qui s'inscrivent dans le cadre de l'agenda de l'EFRS et de l'ISRRT tout en garantissant une reconnaissance et une promotion appropriées de notre profession sont primordiales. Compte tenu des avantages et inconvénients potentiels des téléopérations, tant pour les patients que pour notre profession, l’EFRS et l’ISRRT doivent rester les acteurs clés de toutes les discussions pertinentes, avec l’implication des prestataires/prestataires/régulateurs. Elles appellent les autorités nationales à revoir leur cadre réglementaire pour garantir que ces nouveaux protocoles de travail sont compatibles avec une pratique clinique sûre et à engager des discussions avec les parties prenantes.
L'EFRS et l'ISRRT restent déterminées à donner une voix forte à leurs membres dans ce domaine.