Six membres de la Commission Radiothérapie de l’AFPPE ont participé à l’élaboration d’un article, publié dans le Journal Cancer Radiothérapie et intitulé « Enquête SFRO–SNRO–AFPPE sur l’évolution du métier de manipulateur exerçant en radiothérapie en France ».
La rapide évolution de la discipline de radiothérapie, notamment l’avènement des programmes de traitements hypo-fractionnés, a fait bondir les volumes d’activité des centres de radiothérapie, ce qui a tendance à favoriser les glissements de tâche des radiothérapeutes oncologues et des physiciens médicaux vers les Manipulateurs d’électroradiologie médicale (MERM). L’opportunité se présente donc de faire évoluer les compétences du MERM en radiothérapie avec la possibilité de lui transférer certaines activités.
Pour faire un état des lieux des activités transférées, des activités qu’ils pourraient réaliser, évaluer certains critères en lien avec la qualité de vie au travail, la Commission des « Nouveaux statuts et valorisation des statuts », regroupant six oncologues radiothérapeutes de la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO) et du Syndicat national des radiothérapeutes oncologues (SNRO) et six membres de la commission radiothérapie de l’AFPPE, a construit un questionnaire envoyé aux adhérents des SFRO, AFPPE et SNRO, avant d’être relayée sur les réseaux sociaux.
Du 18 novembre 2022 au 31 décembre 2022, 492 réponses ont été réceptionnées (taux de réponse : 18,3%) émanant de professionnels d’établissements variés (36% en CLCC, 19,5% en secteur libéral, 17,5% en CHU, 10,2 % en centre hospitalier général) et donc moins de 10% avaient un diplôme autre que celui de MERM. Les chercheurs ont retenu des réponses obtenues que 76 % d’entre eux souhaiteraient se former et accéder à la pratique avancée, plus de 50% voudraient élargir leurs compétences via un DU, 30% via un master, et 67% souhaiteraient participer à la recherche.
On apprend également que 41% sont impliqués dans une activité déléguée (hors décret relatif aux actes et activités réalisés par le MERM) et que 63% des MERM non impliqués seraient intéressés par leur réalisation. Enfin, si 53% des répondants étaient satisfaits de leur poste et de leur salaire, plus de deux-tiers des répondants décrivaient une charge de travail et mentale importante, 53% avaient le sentiment d’avoir le temps de s’occuper de leurs patients et 70% ressentaient des difficultés organisationnelles.
Cette enquête montre, en résumé, une implication importante des MERM dans des activités déléguées (hors décret), une demande très forte d’évolution de carrière, notamment via des formations diplômantes existantes ou à créer telle que la pratique avancée, ainsi qu’une qualité de vie au travail à renforcer pour presque la moitié d’entre eux liées à une charge de travail, une charge mentale et des difficultés organisationnelles.
L’article original « Enquête SFRO–SNRO–AFPPE sur l’évolution du métier de manipulateur exerçant en radiothérapie en France » est accessible durant 50 jours gratuitement via CE LIEN.