Parmi les nombreuses missions qu’elle met en œuvre tout au long de l'année pour promouvoir le métier de MERM et développer les compétences des professionnels paramédicaux de la radiologie, l’AFPPE est présente également sur le champ humanitaire. Nous avons rencontré le Président de la Commission internationale de l’association, Philippe Gerson, qui revient d’une mission réalisée récemment en coopération avec l’ISRRT à Madagascar. Explications...

Vous avez récemment effectué un voyage humanitaire à Madascar. Dans quel cadre ce périple a-t-il été initié ?

Philippe Gerson : Je suis membre du Bureau de l’International Society of Radiographers and Radiological Technologists (ISRRT), l’association mondiale des MERM. Et c’est cette institution qui a répondu à un besoin. C’est un pays très pauvre, avec seulement deux IRM pour tout le pays et quelques scanners. L’offre de soins y est très limitée et il n’y a pas de sécurité sociale. Nous avons organisé un workshop là-bas, comme l’ISRRT le fait fréquemment dans des régions sous-dotées, à ma demande car je suis sollicité depuis quelques années par des MERM que je connais dans ce pays.

Quelles actions avez-vous réalisées, en pratique, lors de votre voyage ?

P.G. : Premièrement, j’ai apporté quelques 70kg de matériels médicaux parmi lesquels des moyens de contention, des cales en mousse et des tabliers plombés notamment, que j’avais recueillis auprès de l’Hôpital Trousseau à Paris principalement, ainsi que dans d’autres établissements. Ensuite, comme je le disais, j’ai organisé un workshop de formation continue qui a duré un jour et demi pour les MERM de Madagascar qui se sont déplacés en masse malgré la réticence des radiologues malgaches qui voulaient chapeauter l’événement, et surtout malgré les contraintes de déplacement qui sont les leurs. Certains viennent en effet de très loin, donc nous avons pris en charge leur déplacement et leur hébergement afin qu’ils puissent venir. L’organisation de ce workshop a mobilisé seulement 4 000 €, financés conjointement par l’ISRRT (2 500 €) et par la Commission internationale de l’AFPPE (1 500 €).

Ce type de manifestation attire-t-elle beaucoup de professionnels ?

P.G. : Nous avons accueilli plus de 60 MERM de toutes les régions de l’ile, ce qui est très encourageant, surtout qu’ils se sont montrés heureux d’être là, assidus et très participatifs. Et je pense que nous aurons plus de participants la prochaine fois. Nous organisons ce type d’événement, workshop ou congrès, tous les deux ans dans un pays d’Afrique francophone. L’année prochaine, nous devrions aller au Mali pour l’organisation d’un congrès de MERM si la situation politique là-bas le permet. Car nous devons être sûrs que des personnes d’autres pays puissent se déplacer pour y participer. Ça fait d’ailleurs plusieurs fois que l’on reporte cette manifestation au Mali.